Témoignages sur les TOC
Mme G. 26 ans
Elle me consulte pour des TOC et me décrit le tableau clinique suivant :
- la patiente ne peut s'empècher de faire correspondre "une bonne pensée" à l'acte d'ouvrir la porte de son domicile, elle peut ainsi rester plusieurs longues minutes avant de pouvoir entrer chez elle,
- lorsqu'elle entre ou sort du bac de douche, le même scénario se reproduit,
- idem lorsqu'il s'agit d'aller se coucher mais à une différence près. Là Mme G. doit faire un certain nombre de tapotis avec son pied droit sur le sol. Lorsqu'un tapotis arrive au même moment "qu'une bonne pensée", elle peut se coucher. Cela pouvait durer jusqu'a 45 minutes.
Les mauvaises pensées étaient devenir mendiante/SDF, provoquer par la pensée le décès d'un proche,
que sa journée se passe mal et qu'une catastrophe lui arrive. Les bonnes pensées étaient : tout va bien, je suis moi et les clochards c'est eux, aucune pensée.
Le tout était pour Mme G. de faire correspondre la bonne pensée avec le rituel et là, l'angoisse s'apaisait. Tous ces rituels fatiguaient beaucoup la patiente mais ces derniers semblaient intégrés à sa vie. Lorsqu'elles n'était pas chez elle, Mme G. ne présentait aucun TOC. Cependant, une souffrance clinique était patente.
Nous avons mis en place une thérapie comportementale et cognitive qui a duré un peu plus de 6 mois. Premier axe : isoler les bonnes pensées des mauvaises et les remettre systématiquement en question (questionnement socratique), le but étant de les fragiliser. Au bout de quelques mois, les angoisses de Mme G. se sont nettement atténuées mais les rituels persistaient. Deuxième axe : travail gradué sur les compulsions (rituels). Les obsessions et les compulsions ont disparu au fur et à mesure. Mme G. ne souffre plus de TOC. Mais cela n'a pas été magique ! Une volonté importante de la patiente a été nécessaire : 6 mois de traitement avec rendez-vous hebdomadaires les 4 premiers mois.
Mme O. 31 ans
Elle me consulte pour des phobies d'impulsions, qu'elle ne nomme pas comme cela d'ailleurs. Il faudra plusieurs séances pour qu'elle "ose" me parler de son problème, craignant d'être folle. Elle fut réellement soulagée lorsqu'elle s'aperçut que son trouble portait un nom et qu'il était relativement fréquent. Voici les peurs dont souffrait Mme O. :
- peur de se jeter sur les rails du métro,
- peur de retourner un couteau (ou tout autre objet tranchant) contre elle-même,
- peur de faire du mal aux autres.
Mme O. occupait un travail à resposabilités et mis à part sa difficulté à avoir des enfants (elle était suivie par un gynécologue pour cela), aucun problème n'était à signaler.
La thérapie ici fut relativement brève. Un peu moins de 4 mois. Elle a consisté essentiellement en une remise en cause systématique des pensées dysfonctionnelles et une exposition graduée. La "facilité" de cette thérapie s'explique surtout par le caractère même de la phobie (spécifique) et l'absence d'autres psychopathologies.
Mr T, 24 ans
Il me consulte pour une trichotillomanie. Il commence à s'inquiéter car, depuis quelques mois, les "trous" sur son cuir chevelu sont apparents et le patient craint que cela se remarque et entraîne des questionnements gênants. Son dermatologue lui a prescrit une crème permettant d'apaiser les irritations dues aux arrachages compulsifs et lui a fortement conseillé d'aller voir un psychologue. Les rituels de Mr T. se déclinent comme suit :
- "sélection" attentive des cheveux à arracher, le cheveu est selectionné en fonction de son épaisseur, de sa texture...
- les rituels sont réalisés lorsque le patient est seul ou qu'il ne risque pas d'être vu par autrui,
- plaisir ressenti lors de l'arrachage des cheveux,
Le patient peut parfois décrire un état "paradoxal" dans lequel il se trouve lors des arrachages. A savoir qu'il est conscient de s'arracher les cheveux mais qu'il sait en même temps que "ce n'est pas bien" pour son cuir chevelu.
La trichotillomanie, par certains mécanismes psychologiques, s'apparente beaucoup au tabagisme. La technique qui a été utilisée avec Mr T., s'est beaucoup inspirée de certaines techniques de sevrage tabagique couplées à certaines méthodes de mindfullness. En 8 mois, nous avons arrêté les arrachages grâce :
- à une restructuration de la croyance erronnée "arrachage = plaisir" remplacée par "arrachage = douleur"
- à un travail sur l'image corporelle et l'appropriation des sensations corporelles,
- à des exercices comportementaux.
Cette thérapie fut un succès mais comme c'est souvent le cas pour la trichotillomanie, elle a neccessité beaucoup de temps (8 mois) et d'investissement du patient (volonté de changement importante, consultations hebdomadaires les deux premiers mois).
Comment commencer le traitement ? Pour prendre rendez-vous, contactez le cabinet au 01.83.64.41.48 du lundi au samedi, de 8h à 20h. Lors de cette première consultation, le psychologue vous conseillera sur la mise en place de la thérapie. • En savoir plus sur les TOC traités |